Syrie : un bombardement impitoyable d’un convoi d’aide humanitaire de l’ONU

Dans la soirée du lundi 19 au mardi 20 septembre, plusieurs barils d’explosif ont été largués sur un convoi d’aide humanitaire de l’ONU dans le quartier d’Alep quelques heures après la fin de la trêve décidée par Damas. En plus des nombreux décès dénombrés, l’avenir des  78 000 destinataires de cette aide est incertain.

 

Une trêve qui vole en éclat

A peine l’annonce de la fin du cessez-le-feu établie par la Russie et les Etats-Unis a-t-elle était lancée, que la province d’Alep connaît déjà un drame. Un convoi d’aide humanitaire, chargé d’apporter de la nourriture, des couches, des couvertures et des médicaments à 78.000 personnes dans le quartier d’Orum Al-Koubra, à l’Ouest de la grande ville du Nord de la Syrie, s’est fait bombarder par des raids aériens.

Selon certaines sources, cette attaque a fait 12 morts dont des chauffeurs de camions et des bénévoles du Croissant Rouge. Et d’après l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme ou OSDH, 18 camions qui faisaient partie d’une caravane de 31 véhicules au total ont été ciblés dans ce bombardement.

Une reprise des combats qui met fin à l’espoir de paix

Etant donné qu’aucun groupe syrien ne dispose d’une force aérienne, et que l’OSDH n’a pas pu découvrir la source de l’attaque, les Etats-Unis montrent leur indignation face à cette situation  et pointent potentiellement la Russie du doigt. Le porte-parole du département de la Défense des États-Unis, John Kirby annonce qu’ils « soulèveront la question directement auprès de la Russie« .

Pour l’heure, l’armée Russe n’a pas encore réagi à cette accusation. Mais l’espoir qui réside dans l’accord Russo-américain semble s’être refroidi. Selon toujours John Kirby, « Au regard de la violation flagrante de la cessation des hostilités, nous allons réexaminer les perspectives de coopération avec la Russie« . Et le Secrétaire d’Etat John Kerry lui, adresse un message direct à Moscou comme quoi, « Les Russes doivent contrôler Assad qui, de toute évidence, bombarde indistinctement, y compris des convois humanitaires. Nous allons attendre pour voir ce qu’il s’est passé, et ensuite on pourra juger.”

Etre un humanitaire n’est plus un gage de sécurité

L’objectif de cette trêve initiée par Moscou et Washington était d’apporter de l’aide vers les villes assiégées, mais en vain. Aucun des camions n’a pu arriver à destination.

Dans cette guerre, même les humanitaires sont ciblés. En 20 ans, plus de 4000 humanitaires ont été tués, blessés ou kidnappés. Respectant certains principes, ils restent pourtant impartiaux et neutres dans la guerre.

D’après le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence (OCHA), Stephen O’Brien, « s’il s’avère que cette attaque impitoyable a délibérément visé des humanitaires, alors elle équivaut à un crime de guerre« .

L’aide humanitaire est plus qu’indispensable. Mais depuis peu, le fait d’être un humanitaire ne semble plus être un gage de sécurité.