Un brin d’espoir pour le Soudan

Alors que la situation au Soudan est toujours instable, les récents événements ont redonné l’espoir au peuple soudanais. D’un côté, des rebelles ont été condamnés pour leurs crimes et de l’autre, le président a évoqué son départ prévu en 2020.  

 

Des rebelles sud-soudanais condamnés…

Dans la journée du jeudi 7 avril, le tribunal de Khartoum Nord (présidé par le juge Abidine Dahi) a publié son verdict quant au sort des 25 hommes originaires du Soudan du Sud, arrêtés par la police soudanaise en février dernier. 22 d’entre eux ont été reconnus coupable de « guerre contre l’Etat, atteinte à l’ordre constitutionnel et terrorisme » et sont condamnés à mort par pendaison alors que les trois autres ont été condamnés à la prison à vie.

Ces 25 personnes appartenaient à une section du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM). Il s’agit d’un groupe rebelle avec lequel le Soudan a signé un accord de paix en avril 2013. Les membres ont été, à ce moment-là, transférés dans des camps en attente de leur jugement. Pour ceux qui ont été condamnés à mort, leur avocat a précisé : « Nous allons faire appel du jugement auprès de la cour de cassation(…) Nous avons une semaine pour déposer un appel selon la loi antiterroriste ».

En rappel, le Soudan est miné par de violents affrontements, opposant les forces pro-gouvernementales et celles des rebelles, depuis 2003. La violence est particulièrement féroce du côté de Darfour, une région située dans la partie Ouest du pays. Malgré un « cessez-le-feu » décrété depuis l’année dernière, les combats continuent à faire rage conduisant au déplacement massif de la population habitant cette zone.

 

Le président va quitter le pouvoir en 2020

Par ailleurs, Omar el-Béchir, le président soudanais, a déclaré dans une interview accordée à BBC (diffusée le 7 avril) : « En 2020, il y aura un nouveau président et je serai un ex-président ». En d’autre terme, le président actuel ne compte donc pas se présenter aux prochaines élections présidentielles prévues en 2020.

Mais va-t-il tenir parole ? Cet ancien militaire de 72 ans a aussi affirmé qu’il n’allait pas participer aux élections de 2015. Et pourtant, il s’est quand même présenté et a été réélu. Une réélection qui a conduit à de nouvelles tensions puisque le résultat a été fortement critiqué autant par l’opposition que par la communauté internationale.

En tout cas, il est à rappeler qu’Omar el-Béchir est actuellement visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et génocides au Darfour. Questionné sur ce sujet, le président a précisé que ses soldats n’ont jamais commis d’abus lors de leur mission à Jebel Marra et que « toutes ces allégations sont sans fondements, aucune d’entre elles n’est vraie. »