Vers une éradication du Sida d’ici 2030?

Cette semaine, une réunion internationale se déroule au siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU), à New York. L’objectif est de s’organiser pour mettre fin à l’épidémie du Sida d’ici 2030. Avant cela, les efforts sont concentrés sur le renforcement de la lutte au niveau mondial, sachant que seuls 16 millions vivent sous traitement sur les 37 millions de séropositifs dans le monde.    

 

20 ans après l’apparition des trithérapies

Avant, il n’y avait pas assez de traitements contre le Sida et ceux qui existaient étaient inefficaces. De ce fait, les malades cherchaient eux-mêmes des solutions. Une nouvelle génération de traitements est apparue en 1996, les trithérapies. Là encore, il fallait s’approvisionner aux Etats-Unis.

20 ans après, on constate que les trithérapies ont sauvé la vie de nombreuses personnes mais ne guérissent pas et ne permettront pas d’éradiquer le VIH. « Les choses ont évolué, mais tout n’est pas réglé » affirme Jean Marc, séropositif depuis 1984. Il est également difficile de connaitre les effets à long terme, mais des problèmes cardio-vasculaires et le diabète ont des exemples. Les stratégies ont donc été orientées vers les gens qui sont sous traitement pendant 30 à 40 ans. D’après les explications du docteur Xavier Copin «  avec la quadrithérapie, on réduit les effets secondaires, rendre les traitements encore mieux tolérés ».

Les préoccupations sont aujourd’hui focalisées sur les éléments nouveaux comme le vieillissement des personnes vivant avec le VIH. D’un autre côté, l’accès aux traitements dans les pays du Sud reste un problème, seuls 4 malades sur 10 y ont accès. La question de la prise en charge est également d’une importance majeure.

 

Un progrès remarquable en Thaïlande

Après le Cuba, la Thaïlande est le deuxième pays au monde à éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Depuis 2000, le dépistage est systématique pour les Thaïlandaises enceintes, les séropositives recevaient gratuitement des traitements pour réduire les chances de transmission. Grâce à cela, le nombre d’enfants nés avec le VIH est passé à 85 en 2015, contre 1000 en 2000. En 25 ans, le pays a également réussi à réduire plus de la moitié le nombre de personnes vivant avec le virus.

Avec le traitement, les risques de transmission du VIH pendant la grossesse, à l’accouchement ou en donnant le sein passent de 15-45 % à 1 %. Poonam Khetrapal Singh, responsable de l’Asie du Sud-Est à l’OMS, salue cette « réussite remarquable ». Pour lui, « la Thaïlande a montré au monde que le VIH peut être vaincu ». Ce progrès est effectivement important, sachant qu’environ 1,4 million de femmes séropositives tombent enceintes chaque année dans le monde.

La réponse mondiale contre le VIH a considérablement évolué. 30 millions de contaminations ont été évitées ces 15 dernières années. Chez les enfants, les nouvelles infections ont baissé de 60 % depuis le début des années 2000. Enfin, 8 millions de  décès liés au VIH ont été évités.  Toutefois, tout n’est pas réglé. Pour le directeur exécutif de l’ONU Sida « les cinq prochaines années représentent une fragile fenêtre d’opportunité pour passer à une vitesse supérieure et accélérer fermement la riposte mondiale contre le VIH, diviser par 4 le nombre de nouvelles infections, de 2 000 000 à moins de 500 000, réduire le nombre de décès en passant de 1 200 000 à 500 000 d’ici 4 ans ».