Alep-Est : la bataille s’achève ?

Avec vingt-quatre heures de retard, l’évacuation a finalement débuté à Alep-Est. Ce jeudi 15 décembre marque donc la fin du calvaire des habitants de la ville et la victoire du régime syrien après un mois d’offensive meurtrière.

 

Alep : l'évacuation a finalement commencé

Près d’un millier de personnes ont été évacuées d’Alep

 

L’évacuation a débuté !

On n’y croyait plus ! Et pourtant, l’évacuation des habitants d’Alep-Est a finalement commencé ce jeudi. Très tôt ce matin, un haut responsable de l’armée syrienne a indiqué à l’AFP l’entrée en vigueur d’une trêve dans le but de faciliter cette opération. Une annonce inespérée suite à l’échec de la précédente tentative de cessez-le-feu, initiée par Moscou et Ankara la veille. En effet, celle-ci n’avait tenu que quelques heures avant que les combats ne reprennent comme s’ils n’avaient jamais cessé.

A 9h30 du matin, une vingtaine de bus et une dizaine d’ambulances ont quitté Alep-Est en direction d’Idleb. Mais le convoi a essuyé des tirs l’obligeant à rebrousser chemin. Sur les réseaux sociaux, un homme affirmant être membre de la société civile a amputé l’attaque aux forces gouvernementales. « Les ambulances arrivaient à ce carrefour qu’on nous avait indiqué pour l’évacuation et les forces du régime ont commencé à nous tirer dessus » a-t-il rapporté.

Il aura fallu attendre vers le milieu d’après-midi pour que l’opération reprenne. Les premiers bus et ambulances transportant des blessés et des civils sont ainsi partis du quartier d’Al Amiriyah pour rejoindre Ramoussa, quartier sous les mains du régime. De là, ils pourront rejoindre la partie Ouest de la province d’Alep contrôlée par les insurgés. Selon une source militaire russe, « 951 personnes dont plus de 200 rebelles ainsi que 108 blessés » ont été jusque-là évacuées. En tout, cette opération devrait permettre l’évacuation de près de 15.000 personnes.

 

Un sommet le 27 décembre prochain

Alep-Est est considérée comme étant la capitale de la révolte syrienne. Depuis 2012, elle a fait preuve d’une forte résistance face aux attaques incessantes et au siège imposé par le régime. Mais ils n’ont pas pu faire grand-chose face à la foudroyante offensive menée par l’armée syrienne et ses alliés (russes, libanais et iraniens) depuis le 15 novembre dernier. Optant pour la stratégie d’attaques sur tous les fronts, ces derniers ont réussi à avancer en un temps record et reconquérir plusieurs secteurs auparavant tenus par les rebelles. Avec cette évacuation, le régime syrien est donc en passe de sceller sa victoire dans la ville.

Mais la chute d’Alep ne sera pas suffisante pour arrêter cette guerre qui a fait près de 300.000 morts en cinq ans. Ainsi, la Turquie, la Russie et l’Iran prévoient un sommet le 27 décembre prochain, à Moscou. Ils tenteront ainsi de trouver une issue politique. Mais les négociations s’annoncent déjà difficiles puisque leurs positions par rapport au dossier syrien sont toujours inconciliables. En effet, la Russie et l’Iran cherchent avant tout à protéger Bachar Al-Assad alors que la Turquie réclame son départ.

Quoi qu’il en soit, cette réunion a plus de chances d’aboutir que les précédentes. Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères, a d’ailleurs souligné que les turcs « se sont avérés bien plus efficaces que les flâneries sans but auxquelles nous avons eu droit pendant des mois avec les américains ».