Famine au Nigeria : les enfants en première ligne !

La situation à Alep et à Mossoul a vraisemblablement tendance à éclipser des crises humanitaires presque aussi désastreuses ailleurs dans le monde. Au Nigéria, le sort des bébés et des enfants semble être sans issue : un demi-million d’entre eux sont menacés par la faim dont 80.000 sont aujourd’hui dans un état critique.

 

Famine en Nigeria, les enfants en première ligne

Particulièrement vulnérables, les enfants sont les principales victimes de la famine qui frappe le Nigeria

 

Une crise humanitaire, deux sons de cloche

L’Unicef attire l’intention sur le nord-est du Nigeria, où la dégradation des conditions de vie résultant de l’insurrection de Boko Haram est à son comble. Dans son communiqué publié le 13 décembre dernier, Anthony Lake, président-directeur-général de l’organisme, décrit la situation comme étant en passe de devenir « une catastrophe ». Selon ses dires, si rien n’est fait, l’année 2017 pourrait effectivement compter pas moins de 1,5 million d’enfants en proie à la famine.

Monsieur Lake se veut plus alarmant en estimant qu’environ 80.000 risqueraient même de trouver la mort. Il tire également la sonnette d’alarme sur le sort des 2,6 millions de réfugiés, lesquels sont directement menacés par le groupe islamiste. A titre de rappel, ce dernier a fait près de 20 000 victimes en 7 ans d’exactions.

Contre toute attente, le président nigérian Muhammadu Buhari a minimisé la situation, tout en s’en prenant aux agences internationales d’aide humanitaire. Ces dernières sont en effet accusées de dramatiser la crise humanitaire dans le seul but « d’obtenir des dons ».

 

Une situation similaire dans le nord-ouest

La crise humanitaire dans le nord-est du Nigéria est loin d’être un cas isolé. En effet, la partie nord–ouest subit de plein fouet la même situation. Hôpitaux saturés, centres d’alimentations bondés, camps de réfugiés en manque de nourriture… le sort des habitants, mais surtout celui des bébés et enfants est plus que déplorable. MSF (Médecins sans frontières) avance un taux de 10 à 15 % d’entre eux qui risquent d’y rester, pour cause de malnutrition extrême durant une trop longue période. Shaista Aziz, membre de l’association dénonce un taux anormalement élevé « même en situation de crise ».

La situation dans l’Etat de Borno est certainement la plus préoccupante. Pour donner une idée précise sur le désastre, l’ONU avance quelques chiffres : 4 millions de personnes touchées par la famine, 27.5000 réfugiés répartis dans une quinzaine de camps, mais aussi 244.000 enfants sujets à une famine aigüe.