Les enfants nigérians privés de leurs droits fondamentaux

Malgré l’offensive menée par l’armée nigériane, la paix peine à s’instaurer dans le nord-est du Nigeria. Dans un rapport, publié le vendredi 01 juillet dernier, Unicef a sonné l’alarme sur la situation catastrophique des enfants se trouvant dans cette zone.

 

Enfants nigérians en proie à la famine

La violence perpétrée par Boko Haram dans le nord-est du Nigeria ont fait près de 2,4 millions de déplacés. Mais s’ils ont réussi à fuir le groupe terroriste, ils doivent malheureusement survivre dans des conditions plus que catastrophiques. En effet, les camps sont déjà surpeuplés et les déplacés manquent de tout : toit, soins et surtout nourriture.

Dans le camp de Bama, à 70 km de la capitale de l’Etat de Borno, 188 personnes ont perdu leur vie, en mai dernier, à cause de la famine et des maladies comme la diarrhée ou encore la déshydratation, en seulement un mois. Sur place, Médecins Sans Frontières a rapporté la situation catastrophique des enfants de ce camp. Sur plus de 800 enfants examinés par l’ONG, au moins 19% d’entre eux souffraient de malnutrition aiguë sévère.

Dans tout l’Etat de Borno, « environ un quart de million d’enfants de moins de cinq ans souffriront de malnutrition aigüe sévère cette année » a prévenu Unicef dans son rapport publié le vendredi dernier. « A moins que nous ne leur administrions un traitement, un enfant sur cinq va mourir. Nous ne pouvons pas permettre que cela se produise » a déploré Jean Gough, représentante de l’Unicef au Nigéria. Face aux entraves à l’agriculture, à l’augmentation excessive des prix des produits de première nécessité, la responsable craint une possible augmentation des personnes ayant besoin d’assistance dans les mois à venir.

 

Enfants nigérians, privés de scolarisation

En parallèle, les violences privent plus d’un million d’enfants nigérians d’éducation pendant que dix millions d’autres n’ont jamais connu ce qu’est une école. Pour cause, Boko Haram a détruit la majorité des établissements scolaires dans le pays. Si quelques écoles ont timidement repris le cours de la vie, beaucoup n’ont pas réussi à rouvrir leurs portes à cause de l’importance des travaux de rénovation. De plus, l’insécurité démotive les parents à envoyer leurs enfants à l’école. En rappel, le groupe terroriste a kidnappé 276 adolescentes du lycée de Chibok, si 57 d’entre elles ont pu s’enfuir, les autres restent toujours sans nouvelles. Et ce drame n’est que la partie émergée de l’iceberg car l’assassinat et l’enlèvement des enseignants et étudiants sont nombreux depuis 2009.

Pourtant, l’éducation est un élément fondamental pour une personne. Elle n’est pas seulement indispensable pour son propre épanouissement mais aussi et surtout pour l’avenir de son pays. Or, le gouvernement nigérian ne semble pas accorder trop d’importance à cette situation. D’ailleurs, les fonds liés à l’éducation ne représentent que 0,9% de son produit intérieur brut. Pour cette année, l’Unicef conseille au pays d’augmenter sa contribution à au moins 6%.