Soudan du Sud : un désastre humanitaire oublié

L’accord de paix signé en août 2015 par le président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar est tout bonnement bafoué. Conséquence : le plus jeune pays du monde fait face à des abus sexuels et une purge ethnique, situation qui inquiète le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.

 

Soudan du Sud en proie à un conflit inter-ethnique

Soudan du Sud en proie à un conflit inter-ethnique

 

Un cocktail explosif…

Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a publié le 14 décembre 2016 son rapport sur la situation en Soudan du Sud, pays en proie à un cocktail explosif : des « violences sexuelles et ethniques ». Ces premières sont d’ailleurs vivement dénoncées par Zeid Ra’ad al-Hussein dans un rapport UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population) en date de juin 2016. Ce Haut-Commissaire aux droits de l’Homme pointe du doigt l’ensemble des combattants, sans exception, alors que l’enquête menée dans un camp à Juba a révélé que 7 femmes réfugiées sur 10 se sont plaintes d’être victimes de viol.

Yasmin Sooka condamne de son côté une purge ethnique « déjà en cours » dans plusieurs endroits du Soudan du Sud. A l’occasion d’une session extraordinaire initiée par 48 pays (les États-Unis en tête), la présidente de la Commission des droits de l’homme du pays a renchéri, en qualifiant la situation de facteur de déstabilisation pour toute la région.

La situation désastreuse du Soudan du Sud ne se limite malheureusement pas à ce cocktail explosif. Dans son communiqué, Monsieur Zeid Ra’ad al-Hussein n’a effectivement pas manqué d’attirer l’attention sur le sort de près de 4,8 millions de personnes privées de ressources et menacées de famine aigüe.

 

Les solutions proposées par Yasmin Sooka

Pour pallier ce désastre humanitaire, Yasmin Sooka propose deux solutions. Cette session extraordinaire a été pour elle une occasion d’exhorter la communauté internationale, d’une part à constituer un contingent de 4.000 soldats, afin de mettre fin à ces exactions, et d’autre part, à mettre en place, dans les meilleurs délais, la « Cour hybride », option déjà prévue dans l’accord de paix de l’été 2015. Ce tribunal aura dans son collimateur toute personne impliqué dans les exactions perpétrées tout le long de la guerre civile.