Quand on parle de réfugiés, on a en tête les naufrages en méditerranée, les longues files d’attente lors des distributions de nourriture ou de couverture, les abris de fortune dans des camps sauvages et les opérations d’évacuation qui n’en finissent pas. Les jeux olympiques de Rio ont permis de voir ces personnes sous un autre angle. Ce sera encore le cas lors des jeux paralympiques de Rio pendant lesquels les réfugiés seront représentés par deux athlètes syrien et iranien.
Plus qu’une simple participation
Aux jeux paralympiques qui se dérouleront du 7 au 18 septembre, deux réfugiés seront parmi les 4 300 athlètes qui y participeront. En natation, Ibrahim Al Hussein participera au 50m et 100 m nage libre. « Je rêve de ce moment depuis 22 ans. Lorsque j’ai perdu ma jambe, j’ai bien cru que mon rêve ne se réaliserait jamais mais aujourd’hui, il est là pour de vrai. J’ai encore du mal à réaliser que je vais aller à Rio », témoigne Hussein. Touché par un tir de roquette, ce Syrien de 27 ans a perdu une jambe. Réfugié en Grèce, le jeune homme avait eu la chance de porter la flamme olympique en avril dernier. Au lancer de disque, il y aura Shahrad Nasajpour, un Iranien souffrant d’une infirmité motrice cérébrale avait demandé l’asile aux Etats-Unis.
La participation d’une équipe de réfugiés aux JO et aux Jeux paralympiques est un symbole fort pour tout un peuple. Effectivement, la crise migratoire concerne aujourd’hui 65,3 millions de personnes dans le monde, selon le rapport statistique annuel du Haut-commissariat pour les réfugiés des Nations Unies (HCR). Ces évènements internationaux offrent l’occasion d’attirer l’attention du monde sur l’ampleur de cette crise que l’on a sous-estimée. « Ils participeront à faire connaître la situation que vivent des milliers de réfugiés à travers le monde et les décisions cruelles que beaucoup sont amenés à prendre malgré leurs handicaps. Ils défendront la cause de l’inclusion sociale et contribueront à la résonance des valeurs paralympiques de courage, détermination, inspiration et égalité pour tous », a déclaré le chef de mission de l’équipe, Tony Sainsbury.
Le HCR se réjouit de cette participation des réfugiés.
Le Comité international paralympique (CIP) a annoncé vendredi la participation d’une équipe indépendante de réfugiés aux jeux paralympiques de Rio en septembre. « La participation pour la première fois d’une équipe de réfugiés aux Jeux paralympiques est un exemple de ce qui peut être accompli lorsque les réfugiés handicapés ont la possibilité de poursuivre leurs rêves et de mettre en application leurs compétences », s’est félicité le HCR dans un communiqué de presse.
Le sport participe à l’inclusion des personnes handicapées et les encourage à participer dans la société. « Cette équipe paralympique indépendante est un symbole de la force et de la détermination de tous les réfugiés handicapés à surmonter des obstacles importants. Ils sont une grande source d’inspiration pour nous et nous attendons avec impatience de les applaudir. Faire participer une équipe de réfugiés aux Jeux paralympiques envoie également un message fort de soutien à tous les réfugiés et demandeurs d’asile handicapés dans le monde entier, et le HCR salue l’initiative du CIP » a déclaré Filippo Grandi, Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
Lors de la cérémonie d’ouverture des jeux paralympiques le 7 septembre, l’équipe indépendante de réfugiés ouvrira le défilé. La plus grande victoire pour cette équipe serait de ne pas être supportée seulement par les réfugiés, mais par l’humanité tout entière. Ils ne représentent pas seulement les réfugiés, ils représentent l’égalité pour tous.