Lutte contre les sacs en plastique, le grand défi du Maroc

Les sacs en plastique font partie des polluants les plus résistants au monde, raison pour laquelle, ils sont particulièrement nocifs pour l’environnement. Conscient de cette menace, Maroc compte bien appliquer la loi interdisant l’utilisation des sacs en plastique à partir du 1er juillet prochain.

 

Loi contre les sacs plastique

En moyenne, un marocain utilise 900 sacs en plastique au cours d’une année ce qui fait 120.000 tonnes par an pour toute la population. Des chiffres alarmants qui ont conduit à une prise de conscience que ce soit de la part du gouvernement ou de la population du danger et des conséquences nocives de ces sacs sur l’environnement ainsi que sur la santé. C’est dans ce sens qu’une loi a été votée par le Conseil du gouvernement, réuni à Rabat en mois de novembre dernier.

Cette loi vise à interdire la production, la commercialisation, l’importation et l’utilisation de ces sacs. Elle prévoit aussi des amendes pouvant atteindre les 100.000 euros pour les fabricants en cas de non-respect ou fraudes. Et bien évidemment, tout détenteur de sacs en plastique que ce soit en vue de vente, de distribution ou d’utilisation sera aussi passable d’amendes. Par ailleurs, des agents seront déployés pour assurer le contrôle et la détection de tout manquement aux dispositions relatives à cette loi.

Il est à noter que cette loi ne s’applique pas aux sacs destinés aux secteurs agricole et industriel. Elle ne s’applique pas non plus aux sacs destinés au ramassage des déchets ménagers ainsi qu’à ceux qui sont utilisés pour la congélation ou la surgélation des aliments tout comme les sacs isothermes. Et pour identifier les sacs autorisés, la loi prévoit l’attribution de signes distinctifs et de logos.

 

Un accompagnement

Par rapport à cette loi, les entreprises produisant les sacs en plastique sont les plus pessimistes. Lors d’une rencontre organisée par l’USFP-Casablanca et la Coordination des professionnels du secteur du plastique, le lundi 20 juin dernier, Driss Lachguar a mis en garde sur les « répercussions de la mise en application de cette loi » sur l’économie. Le premier secrétaire de l’USFP a ainsi rappelé que 250.000 marocains travaillent dans le secteur du plastique et cette loi est une « condamnation à mort de cette catégorie sociale défavorisée ». Un secteur qui rapporte un chiffre d’affaires de cinq milliards de dirhams a-t-il souligné.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement compte bien apporter son soutien aux entreprises œuvrant dans ce secteur. L’Etat propose ainsi une participation à hauteur de 50% à l’acquisition du matériel indispensable pour la reconversion. Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique a assuré qu’un fond d’une valeur de 200 millions de dirhams (environ 18.300.000 euros sera engagé dans l’accompagnement des opérateurs impactés par cette loi.

En attendant, une campagne de sensibilisation a été lancée cette semaine au Maroc. A l’initiative de la Coalition marocaine pour la justice climatique (CMLC), regroupant plus de 200 ONG, la campagne « Zéro Mika » (zéro plastique) met l’accent sur les alternatives aux sacs plastiques comme les sacs réutilisables ou bien les boîtes à condiments. Pour le week-end du 25 juin prochain, une campagne de ramassage sera organisée à travers le Maroc.