Madagascar : l’ONU veut à tout prix sauver le sud

Le sud de Madagascar est touché par la sécheresse depuis trois années successives. Cela a aggravé l’insécurité alimentaire, déjà récurrente dans cette partie de la grande île. Ayant renforcé leurs interventions depuis plusieurs mois, les agences de l’ONU intensifient de nouveau leurs aides.  

  

Une crise alimentaire

Le Fond des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ont de nouveau lancé l’alerte concernant la crise alimentaire dans le sud de Madagascar. D’après les chiffres du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), 840.000 personnes sont en situation d’insécurité alimentaire alarmante, soit plus de la moitié de la population de la région. 330.000 d’entre eux sont des cas urgents.

Selon les témoignages, l’accès à l’eau et à la nourriture devient très dur. Sans une action humanitaire urgente, la situation pourrait empirer l’année prochaine. « Les stocks de nourriture de la récolte précédente ont été terminés en août, et la prochaine récolte ne sera qu’en mars 2017. Si nous n’intensifions pas nos efforts maintenant, cette période de faim durera une autre année », met en garde David Phiri, Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique australe.

Intensification de l’assistance humanitaire

Face à cette situation les agences de l’ONU renforcent leurs interventions. D’ici fin novembre, le PAM veut atteindre près de 1 million de personnes vulnérables. Outre le repas enfants, il engage aussi des actions auprès des femmes enceintes, les mères allaitantes et les enfants de moins de cinq ans. De son côté, UNICEF s’investit plus dans le domaine de l’eau et de l’assainissement pour atteindre 850.000 personnes supplémentaires. Pour la FAO, l’objectif est de fournir des semences et du matériel aux agriculteurs. Les éleveurs seront également aidés.

Malgré cette volonté d’intensifier les actions contre l’insécurité alimentaire dans le sud de Madagascar, ces organismes manquent de financement. Le déficit est estimé à 124 millions de dollars d’après une déclaration conjointe faite vendredi. Sur les 82 millions de dollars nécessaires à l’intervention du PAM, il manque actuellement 69 millions de dollars. Le manque à couvrir est de 36,5 millions de dollars pour l’UNICEF et de 18 millions de dollars pour la FAO.

A Madagascar, 92 % de la population vivent sous le seuil de pauvreté et près de la moitié des enfants sont victimes de malnutrition chronique ou de retard de croissance. L’inaction ou le retard de la réponse pourrait coûter cher au pays, d’autant plus que la prochaine période de soudure est attendue en décembre.