Migrants : d’un enfer à un autre

En cette période de l’année, les conditions sont particulièrement favorables pour les traversées en mer Méditerranée. Ainsi, le nombre d’arrivées de migrants en Europe a de nouveau explosé. Une situation qui n’enchante guère les pays européens…

 

Mer Méditerranée, la crise persiste

Depuis l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie, l’Italie est devenue la première porte d’entrée des migrants vers l’Europe. En partance de la Libye, ils empruntent la mer Méditerranée à bord des embarcations de fortune.  Or, cette voie est particulièrement dangereuse et les naufrages y sont fréquents surtout au large des côtes libyennes.

Heureusement, plusieurs navires de secours sillonnent activement cette zone dont ceux des garde-côtes, de la marine italienne, celui de l’opération Sophia et ceux des associations et ONG. Durant ces cinq derniers jours, 8.300 personnes ont été secourues dans cette zone. Ce qui ramène à près de 94.000 le nombre d’arrivées sur le territoire italien depuis janvier dernier. Les mêmes chiffres que l’année dernière a souligné Flavio di Giacomo, porte-parole de l’OIM en Italie, sur Twitter.

Mais si 93% des arrivées ont été enregistrées du côté de l’Italie, la crise reprenne petit à petit en Grèce. Pour cause : le coup d’Etat raté en Turquie, le vendredi 16 juillet dernier, a modifié les priorités d’Erdogan. Selon Daily Mail, environ 1.170 migrants ont réussi à atteindre les îles grecques via la mer Egée depuis cet événement. Une situation qui inquiète de plus en plus Athènes…

 

Australie, les droits des migrants bafoués

Pendant ce temps, Canberra se retrouve une nouvelle fois au cœur d’un scandale lié à sa politique migratoire. Le mercredi 10 août, The Guardian Australia a partagé des rapports choquants sur les centres de rétention de migrants sur l’île de Nauru. En tout, ce sont plus de 2.116 dossiers qui ont été dévoilés au grand jour. Etablis par des membres du personnel travaillant dans ces centres, ces dossiers révèlent plusieurs cas d’abus sexuels, menaces, maltraitance et plusieurs tentatives de suicide.

Parmi les abus cités par le quotidien : la menace de mort proliférée par des gardes à l’encontre d’un garçon, le chantage sexuel de ces gardes envers une femme qui voulait prendre une douche plus longtemps… Et le plus choquant dans cette histoire c’est de découvrir que plus de la moitié des victimes sont des enfants.

Face à ce nouveau scandale, l’Australie promet l’ouverture d’une enquête approfondie. Malcolm Turnbll, premier ministre australien, a ainsi assuré que « des documents seraient examinés pour voir s’il y a des plaintes ou des questions qui n’ont pas été traitées de façon adéquate ». Mais les ONG œuvrant auprès des migrants se montrent plutôt pessimistes. D’ailleurs, la semaine dernière, Human Rights Watch et Amnesty International ont accusé Canberra de fermer les yeux sur les mauvais traitements infligés aux réfugiés sur île de Nauru.