Paris face à un pic de pollution hivernal particulièrement intense !

Depuis lundi, la capitale et sa région font face au pic de pollution hivernal le plus intense et le plus long de la dernière décennie. Malgré un léger mieux attendu en cette fin de semaine, la circulation alternée est maintenue et une campagne de sensibilisation sur la pollution automobile vient d’être lancée par la mairie de Paris.

 

Paris face à un pic de pollution particulièrement intense

Circulation alternée pour la quatrième journée consécutive à Paris

 

Circulation alternée prolongée

Du jamais vu ! La circulation alternée est maintenue pour le quatrième jour consécutif à Paris et dans vingt-deux communes de la petite couronne dont Montrouge, Malakoff, Vanves, Issy-les-Moulineaux, Boulogne-Billancourt, Neuily-sur-Seine, Levallois-Perrret, Clichy, Saint-Ouen, Pantin, Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Bagnolet, Montreuil, Aubervilliers, Saint-Denis, Vincennes, Saint-Mandé, Charenton-le-Pont, Ivry-sur-Seine, Le Kremlin-Bicêtre et Gentilly.

Créée en 1997, la mesure vise à réduire l’émission de particules fines et dioxyde d’azote en limitant le trafic routier. Pendant son application, la circulation des véhicules est restreinte en fonction de leur immatriculation. Durant les jours pairs, seuls ceux qui ont une immatriculation paire peuvent circuler, les véhicules impairs restent donc au garage. Et vice-versa durant les jours impairs comme pour ce vendredi 9 décembre.

Jusqu’à présent, l’effet a toujours été immédiat mais il semble moins probant pour cet actuel pic  de pollution. En 2014, une seule journée de circulation alternée a permis de baisser les émissions à 18% dans la capitale. Là, la baisse n’a été que de 5 à 10% alors que le dispositif est en place depuis le mardi 6 décembre dernier. Et pour cause, les automobilistes ne semblent pas respecter le dispositif. Hier, un bouchon de 415 kilomètres a été observé en Ile-de-France alors qu’il ne dépasse pas les 300 kilomètres habituellement.

 

Pollution atmosphérique, une réalité en France

Face à cette situation, la mairie de Paris vient de lancer une campagne de sensibilisation en ligne. Intitulée « la pollution automobiliste à Paris, il faut que ça s’arrête ! », elle vise à « confronter les parisiens à la réalité ». Parmi les visuels diffusés sur les réseaux sociaux, on peut voir une femme tenant sa petite fille dans ses bras. Et le message l’accompagnant est bien poignant : « Nezha est sortie prendre l’air à Paris avec sa fille. C’est comme si elles étaient restées enfermées dans 20m2 avec 8 fumeurs ».  Certes, cette campagne peut sembler exagérée et pourtant, elle ne reflète que la situation actuelle de la pollution à Paris.

Chaque année, le trafic routier parisien est responsable de 73,8 tonnes au kilomètre carré d’oxydes d’azote (NOX), soit 50% des émissions de PM10 dans la capitale (7,8 tonnes au kilomètre carré). C’est particulièrement élevé par rapport à celle de l’Ile-de-France qui affiche 1,3 tonne au kilomètre carré. Or, ces particules fines sont particulièrement dangereuses pour la santé : maladies respiratoires, cardiovasculaires ainsi que les cancers. Selon Christophe Nadjovski, adjoint à la Maire de Paris : « 2.500 décès dans la capitale et 6.500 dans la métropole par an » sont imputés à la pollution atmosphérique.

De son côté, Ségolène Royal réagit finalement après un long silence vivement critiqué. Ainsi, la ministre de l’environnement entend proposer de nouvelles mesures en faveur des transports propres au Conseil des ministres, samedi prochain. Parmi ces réclamations : rendre obligatoires les certificats de qualité de l’air, étendre le bonus d’achat de véhicule propre aux véhicules utilitaires et augmenter le crédit d’impôt concernant l’installation de bornes de recharge électrique pour les particuliers.