Pauvreté des enfants toujours alarmante en Europe

A l’occasion de la journée mondiale de l’enfance, célébrée le 20 novembre prochain, l’office statistique de l’UE (Eurostat) a publié un rapport sur la situation des enfants en Europe. Et le constat est alarmant : un enfant sur quatre était menacé de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2015.

 

La pauvreté des enfants en Europe

La pauvreté est loin d’être éradiquée en Europe et le rapport publié par l’Office de statistiques européens, le mercredi 16 novembre, le confirme. Selon l’Eurostat, 25 millions d’enfants étaient menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2015. Ce qui représente plus d’un quart des enfants âgés entre 0 à 17 ans, soit 26,9%.

 « Cela signifie qu’ils vivaient dans des ménages affectés par au moins une des trois conditions suivantes : en risque de pauvreté après les transferts sociaux, en situation de privation matérielle sévère ou vivant dans des ménages à très faible intensité de travail » a expliqué le rapport.

Parmi les plus mauvais élèves, on trouve en tête de classement la Roumanie avec un taux de 46,8%. Le pays est suivi de près par la Bulgarie (43,7%), la Grèce (37,8%), la Hongrie (36,1%), l’Espagne (34,4%) et l’Italie (33,5%). A l’inverse, les plus faibles proportions d’enfants menacés par la pauvreté ont été enregistrées en Suède (14%), en Finlande (14,9%), au Danemark (15,7%), en Slovénie (16,6%) et aux Pays Bas (17,2%).

Sur l’ensemble, il y a une baisse de 0,6% par rapport à 2011, qui affichait un taux de 27,5%. Toutefois, quand on approche les 28 pays de l’UE cas par cas, on remarque un important contraste. En Lettonie, par exemple, le taux d’enfants exposés à la pauvreté a baissé de 10,9% au cours de ces cinq dernières années. Pendant le même laps de temps, il a augmenté de 9,1% en Grèce.

 

Mais qu’en est-il de la situation des enfants en France ?

Tout comme ses voisins européens, la France n’a pas été épargnée par la pauvreté. En 2015, l’Unicef a recensé près de trois millions d’enfants vivant sous le seuil de pauvreté dans tout l’hexagone. En d’autres termes, un enfant sur cinq vit donc dans un foyer disposant moins de 964 euros par mois.

Généralement, ces enfants souffrent d’une carence alimentaire (près de 40.000 n’ont pas accès à trois repas par jour) ou du manque de soins. Une précarité qui entraine de violents impacts sur leur développement aussi bien sur le plan physique que sur le plan psychique. Par ailleurs, la situation est beaucoup plus catastrophique pour les 30.000 enfants qui n’ont pas de domicile fixe et beaucoup plus pire pour les 9.000 autres qui vivent dans des bidonvilles.

Il est à noter que « il n’y pas d’enfants pauvres mais des enfants de pauvres ». En effet, un enfant ne travaille pas et ne dispose pas de ressources. Il est donc logiquement impossible de le catégoriser de pauvre ou de riche. Ainsi, sa pauvreté dépend avant tout de la situation de ses parents. Pour lutter contre la pauvreté des enfants, il faut donc lutter contre la pauvreté proprement dite : réduire le chômage, améliorer les ressources des familles pauvres, multiplier les aides à l’hébergement.