Pollution atmosphérique : le défi du siècle

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 7 millions par an les décès prématurés causés par la pollution de l’air. La capitale indienne, New Delhi, subit actuellement cette pollution envahissante depuis près de deux semaines. Cette tragédie affecte la santé, mais aussi l’éducation et l’économie du pays. Il devient urgent d’y remédier.   

 

Bataille pour l’air potable

Le 21e siècle voit naître de plus en plus de mégalopoles à travers le monde. Ce qui est inquiétant puisque 80 % des populations urbaines respirent un air pollué, selon l’OMS. Or, la pollution de l’air augmente les risques de maladies touchant le cerveau, telles qu’Alzheimer ou Parkinson. Elle présente surtout un énorme danger pour la femme enceinte et le fœtus. Outre ses conséquences sur la santé, la pollution atmosphérique a des répercussions économiques. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), elle pourrait représenter 1 % du PIB mondiale en 2060.

Pour y remédier, il est important d’adopter une vision globale de la problématique. L’air doit être perçu comme une ressource, au même titre que l’eau. Elle doit également être au centre des discussions dans les conférences internationales telles que la COP22. Au lieu d’intervenir selon leurs intérêts, les acteurs doivent se rassembler pour engager une réponse commune qui vise une efficacité durable.

Pics de pollution en Inde

New Delhi célébrait le Diwali, le Nouvel An hindou, le lundi 30 octobre. Depuis, la ville est enveloppée dans un nuage de fumée toxique. L’air quasiment irrespirable constitue un danger de santé publique. Des centaines d’habitants sont descendus dans la rue avec un masque sur le visage pour dénoncer cette situation. La justice a par ailleurs sommé le gouvernement indien de trouver une solution à ce brouillard épais en 48 heures. « Qu’est-ce que vous faisiez pendant qu’il y avait tout ce brouillard de pollution et que les niveaux de particules fines étaient au-delà des limites prescrites ? », fustigeait le juge Swantanter Kumar.

Cet épisode de pollution record a provoqué la fermeture des écoles de la capitale indienne pendant trois jours. Les chantiers de construction et une centrale à charbon ont été temporairement mis à l’arrêt. Mais ces mesures restent insuffisantes, alors que les autorités s’attendaient à ces pics de pollution. Effectivement, elles ont annoncé un projet d’installation de purificateurs d’air au niveau des carrefours de la ville.

La concentration de particules fines dans l’atmosphère a largement dépassé le niveau maximal recommandé par l’OMS. La lutte contre la pollution de l’air doit être une priorité et doit avoir une place à la COP22. Rappelons que 300 millions d’enfants respirent de l’air toxique dans le monde, selon l’UNICEF.