Vingt-quatre heures après le début de l’évacuation, plus de 9.500 civils et rebelles ont pu quitter Alep-Est. Ce vendredi 16 décembre, l’opération s’est accélérée avant d’être brusquement suspendue. Les inquiétudes montent alors quant au sort des plus de 40.000 personnes toujours bloquées dans les secteurs rebelles.
Plus de 9.500 personnes ont été évacuées depuis jeudi selon Moscou
Entre 6.000 à 8.000 personnes évacuées depuis jeudi
Jeudi, des images surréalistes inondaient les réseaux sociaux : des bus verts et ambulanciers par dizaine en pleine évacuation à Alep-Est. Une situation encore inimaginable la veille quand la trêve initiée par Moscou et Ankara était partie en éclat, quelques heures à peine après son entrée en vigueur. Certes, des incidents ont été signalés mais l’opération s’est tout de même passée dans le calme sur le plan général.
En milieu d’après-midi, le premier convoi a ainsi quitté les lieux transportant à son bord 951 personnes. Parmi eux, plus de 200 rebelles et 108 blessés dont des insurgés a précisé une source militaire russe. En partance du quartier d’Al-Amiriyah, les évacués ont été conduits vers celui de Ramoussa, contrôlé par le régime. De là, des véhicules les attendaient pour les déposer en territoire rebelle, dans l’Ouest de la province d’Alep.
L’opération a ensuite duré toute la nuit durant laquelle, chaque véhicule retournait rapidement à Alep dès qu’il avait déposé les passagers sans attendre le convoi. Ce vendredi matin, le ministère russe de la défense a indiqué qu’au moins 6.000 personnes ont été évacuées de cette zone dont 3.000 rebelles. Mais ces chiffres varient selon les sources. En effet, un responsable turc a rapporté, pour sa part, près de 8.000 civils évacués. Une estimation qui corrobore avec celle partagée par le Hezbollah libanais et l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Evacuation suspendue en fin de matinée, ce vendredi
Mais si l’opération devait durer plusieurs jours, l’armée russe vient déjà d’annoncer sa clôture. Dans un communiqué, le ministère russe de la défense a indiqué : « les opérations d’évacuation des combattants et de leurs familles des quartiers Est d’Alep conduites par le centre de réconciliation (l’armée russe) sont terminées ». Les équipes médicales ayant supervisé l’évacuation ont ainsi reçu l’ordre de se retirer.
Peu de temps avant cette annonce, des journalistes sur place ont rapporté des bruits de tirs et d’explosions dans le quartier de Ramoussa. Selon l’organe de communication militaire du Hezbollah, des « manifestants » bloquaient le passage pour exiger l’évacuation des villages chiites de Foua et de Kefraya, comme stipulé dans l’accord qui a permis ce « cessez-le-feu ». Un reporter de Reuters a ensuite affirmé le rétablissement des barrages routiers au niveau de cette zone par les forces progouvernementales.
D’après les chiffres publiés par Moscou, cette opération a permis l’évacuation d’au moins 9.500 personnes. Parmi eux se trouvent plus de 4.500 rebelles et 337 blessés. A Alep-Est, il ne donc reste plus que des « combattants radicaux » qui veulent se battre jusqu’au bout a–t-il assuré. Malheureusement, ces chiffres sont loin d’être rassurants. En effet, il devait avoir au moins 50.000 personnes à évacuer dans ces quartiers estime l’ONU. Le compte est donc encore loin et le sort de ces personnes est plus que jamais inquiétant !