El Niño, les conséquences perdurent

Plusieurs pays africains continuent à souffrir des conséquences néfastes d’El Niño. Dans un communiqué publié le mardi 27 juillet dernier, Save the Children a sonné l’alarme sur le risque de famine pour plus de 2,5 millions d’enfants africains.

 

Une situation humanitaire catastrophique

Certes, El Niño a perdu en intensité depuis le mois de juin 2015 mais ses conséquences néfastes persistent. Et bien évidemment, les pays les plus affectés sont ceux du continent africain. Pour cette partie du globe, c’est surtout la sécheresse qui a fait et continue à faire des ravages. Et face à cette sécheresse, les récoltes sont détruites et les bétails meurent de soif.

 « La protection des enfants est mise en danger par les mouvements des familles et communautés à la recherche de travail, nourriture, eau et pâtures pour les animaux » a expliqué David Wright, directeur régional de l’ONG en Afrique australe et orientale. Ainsi, si aucune mesure n’est prise rapidement, 26,5 millions d’enfants risquent la famine, le manque d’eau et plusieurs maladies s’est alarmé Save the Children.

Ce communiqué vient confirmer la situation catastrophique à laquelle doivent faire face plusieurs millions d’africains. Vers le début du mois de juillet, le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation (FAO) et le Fonds international de développement agricole (FIDA), ont rédigé un communiqué commun alarmant. Ces trois branches des Nations unies ont indiqué qu’ « environ 40 millions de personnes dans l’est et le sud de l’Afrique seront probablement confrontées à une situation d’insécurité alimentaire suite aux effets du phénomène climatique El Niño ».

 

La sécheresse persiste au Zimbabwe

En Zimbabwe, l’état d’urgence est maintenu dans plusieurs régions. Selon Saviour Kasukuwere, le ministre des gouvernements locaux et des travaux publics, près de 75% des récoltes ont été détruites depuis le début de cette sécheresse. Et pourtant, le pays ne peut pas compter sur sa réserve de maïs (aliment de base) car la récolte de l’année dernière est loin d’être suffisante. En effet, la récolte de l’année 2014-2015 était estimée à 742.000 tonnes, soit 41% des besoins nationaux seulement. Par conséquent, le nombre de personnes affectées par l’insécurité alimentaire a considérablement augmenté dans le pays. Si elles étaient au nombre de 2,5 millions au début de l’épisode climatique, elles sont actuellement près de cinq millions.

Face à l’urgence, le gouvernement avait opté pour l’importation de maïs afin de nourrir le peuple. Aujourd’hui, il envisage de relancer l’agriculture. Pour cette année, Harare envisage de porter la production à deux millions de tonnes métriques. Pour ce faire, le gouvernement a lancé un plan triennal le 25 juillet dernier. Ce programme vise à financer les chantiers d’irrigation, à aider les agriculteurs  dans leurs achats liés à leurs activités et à subventionner les semences. Pour le moment, seuls 500 millions de dollars ont été mobilisés mais Zimbabwe a besoin de près de 2,7 millions de dollars pour mener efficacement ce projet à terme.