En plus des éléphants, des rhinocéros ou des pangolins, le commerce illégal d’animaux sauvages touche désormais aussi les ânes.
Une espèce de plus en danger
Le braconnage et trafic illégal des animaux ont figuré en haut de la liste des problèmes les plus préoccupants de plusieurs pays africains durant l’année qui vient de s’écouler. Massivement médiatisés, les cas des éléphants, des pangolins ou des rhinocéros ont parfois tendance à éclipser des cruautés dont une autre espèce animale est la victime : l’âne. Comme toujours, les trafics illégaux d’animaux sont engendrés par une quelconque raison économique. Les ânes, eux, sont tués pour les multiples vertus médicinales de leur peau. Et comme toujours, ces trafics sont liés à la demande du marché chinois.
En général, les animaux sont tués cruellement sur place puis exportés. Arrivés en Chine, les Chinois font bouillir la peau d’âne afin d’en extraire une gélatine antivieillissement. La Chine tue environ 4 millions d’ânes annuellement afin de satisfaire les 5000 tonnes de gélatine sollicitées par leur marché de cosmétique. Mais le nombre d’ânes a baissé de 50% en 20 ans dans ce pays et seul 40 % du volume de gélatine demandé peuvent être produits. D’où l’importation.
La Chine : premier importateur (illégal) d’animaux
Pékin s’est donc tourné vers plusieurs pays d’Afrique : Zimbabwe, Burkina Faso, Afrique du Sud ou le Niger. De ce fait le commerce illégal d’ânes gagne du terrain dans le continent. Le Burkina Faso et le Niger ont pris des mesures restrictives. Le Niger a même interdit l’exportation d’âne en 2016. Mais le trafic s’est particulièrement intensifié en Afrique du Sud depuis juillet 2016. Plus d’une centaine ânes ont été retrouvés morts ou blessés, parfois on n’a pu intercepter que les carcasses. Pendant les semaines précédentes, les trafiqueurs vont même jusqu’à dérober les ânes aux paysans.
Mais alors que tous les pays font ce qu’ils peuvent pour sauver les animaux, le Zimbabwe, lui, semble sortir du lot. Des éléphants, girafes, hyènes, lions et girafes sont exportés du pays vers la Chine, en toute tranquillité apparemment. Selon les explications fournies par RFI via son site, « les dirigeants du pays sont maintenant soupçonnés de puiser dans les ressources naturelles pour éponger des dettes » et « des dizaines d’animaux sauvages auraient été discrètement vendus à la Chine pour faire entrer quelques dizaines de milliers de dollars dans les caisses de l’Etat». La Chine a bien évidement nié ces propos en avançant « qu’il s’agit d’une activité commerciale légale, et que tout l’argent a été versé sur le compte des parcs animaliers zimbabwéens.» Entre ces affirmations et la promesse « historique » de la Chine d’interdire le commerce d’ivoire, la polémique intervient.