L’Arctique, première victime du réchauffement climatique

Elaboré par 61 scientifiques à travers le monde, le dernier rapport NOAA (Agence océanique et atmosphérique américaine) permet de voir plus clair sur les conséquences du réchauffement climatique en Arctique. Par effet domino, celles-ci sont susceptibles de déclencher la fonte du permafrost.

 

Arctique : première victime du réchauffement climatique

Le Groenland a battu des records de chaleur et de fonte des glaces, avec des températures très supérieures aux moyennes au cours de cette année

 

Vers un nouveau paysage polaire ?

Le rapport de NOAA concerne trois éléments majeurs. Le premier est la température de l’air au-dessus du sol, dont la moyenne a dépassé celle de 1900 à hauteur de 3,5 ° C, sur une période de 12 mois (octobre 2015-septembre 2016). Ce chiffre se traduit par un réchauffement de l’Arctique à une vitesse qui est le double de celle du reste de la planète.

La glaciation hivernale constitue le second élément évoqué par le rapport. Elle accuse alors un retard significatif, lequel a eu de multiples conséquences. Le regèle caractéristique de l’automne a ainsi tardé à se produire et les glaces du Groenland ont fondu. Le rapport souligne aussi qu’entre le 15 octobre et le 30 novembre 2016, un nouveau record de diminution de la surface de la banquise a été enregistré.

Troisième élément : la température de l’océan qui excède celle de l’air. En août 2016, sa moyenne a atteint un nouveau pic dans certaines régions de l’Arctique, dont la mer des Tchouktches et celle de Barents.

 

Fonte imminente de deux régions arctiques

Les auteurs du rapport n’ont pas manqué de donner un aperçu sur les conséquences désastreuses de cette altération de la banquise sur l’écosystème. L’océan risque effectivement d’être davantage exposé aux rayons du soleil, phénomène propice à une multiplication anormale des algues. Plus alarmant encore : la surface de la toundra est susceptible de fondre, ce qui pourrait pulvériser les puits de carbone. La région verra alors se décupler son émission de CO2 dans l’atmosphère.

De même, la fonte du permafrost (sols gelés en régions arctiques) provoquerait une dégradation sans précédent du climat dans l’Arctique. Les scientifiques estiment que ce phénomène n’épargnera guère le reste de la planète. En effet, le volume de carbone organique renfermé dans cette seconde région arctique est le double de celui de l’atmosphère terrestre. Nul besoin de décrire les conséquences si ces gaz nocifs venaient à se libérer.