Lutte contre la précarité : le combat de tous !

Chacun à son niveau, on peut rompre l’isolement des sans-abri. Et les commerçants parisiens le prouvent ! Ils sont plus de 200 à offrir des services quotidiens à ceux qui vivent dans la rue grâce au mouvement « Le carillon chacun pour tous ».

 

Précarité toujours en hausse dans l'hexagone

L’isolement est l’une des plus grandes souffrances des sans-abri

 

Commerçants et solidaires

Boire un café chaud, recharger son téléphone, aller aux toilettes ou réchauffer son plat… Des gestes banals mais qui sont pourtant moins évidents à faire quand on n’a pas de toit. A Paris, un réseau baptisé « Le Carillon », créé en novembre 2015, permet aux commerçants parisiens de rendre ces services gratuitement aux sans-abri.

« L’idée c’est de mobiliser les citoyens, les commerçants, à la mesure de leurs moyens, et surtout de rompre cet isolement, l’une des plus grandes souffrances des sans-abri que l’on croise tous les jours en détournant le regard » a expliqué Louis-Xavier Leca, le fondateur du réseau solidaire.

Les membres collent un autocollant avec trois cloches et un slogan : « Le carillon, chacun pour tous » sur leurs vitrines pour que les personnes en difficulté sachent qu’elles sont les bienvenues. A côté, des pictogrammes indiquent les services proposés par l’établissement : trousse pharmacie, accès internet, verre d’eau… Et pour accompagner l’initiative, des bénévoles sillonnent les rues pour distribuer des bons (de repas ou autres) et une liste des commerces participants.

Actuellement, le Carillon regroupe plus de 200 commerçants répartis dans dix arrondissements dans le centre et l’est de la capitale. A partir du mois de janvier, le Carillon compte s’installer dans la rive gauche parisienne. Enfin, il compte aussi s’élargir en provinces notamment à Lyon, Lille, Nantes et Marseille dès mars prochain. En tout, « plus de 150 municipalités nous ont appelés pour mettre en place le réseau chez eux » a confié Guillaume Holsteyn, coordinateur de l’association.

 

Précarité en hausse dans l’hexagone

Ce genre d’initiative est la bienvenue dans un pays où le niveau de précarité ne cesse de progresser. Selon le dernier rapport publié par le Secours Catholique – Caritas France, le jeudi 17 novembre dernier, près de neuf millions de personnes pauvres ont été recensées dans l’hexagone en 2015. Un chiffre qui a connu une hausse de 2,7% par rapport à celui de 2014.

D’après les 85.179 fichiers étudiés par l’ONG, plusieurs profils en sont concernés : les familles, les femmes, les enfants, les étrangers vivant en France et même les diplômés. Pour cette dernière catégorie, le Secours Catholique précise que l’année dernière, 69,9% des personnes qu’il a accompagné sont au chômage alors qu’ils ont un diplôme.

Concernant la situation des enfants, les chiffres sont aussi alarmants. Selon l’Unicef, près de trois millions d’enfants vivaient sous le seuil de la pauvreté dans l’hexagone en 2015. En d’autres termes, un enfant sur cinq vit donc dans un foyer disposant moins de 964 euros par mois. Une précarité qui entraine de violents impacts aussi bien sur le plan physique que psychologique de l’enfant.

Enfin, il y a la situation des sans-abri qui peine à s’améliorer malgré les efforts effectués par l’Etat. A noter que le nombre de places dans les centres d’accueil pour SDF est passé de 82.000 en 2011 à 118.000 en 2016. Pourtant, des gens continuent à dormir dans nos rues. Un précédent recensement estimait leur nombre à plus de 140.000 dont 30.000 enfants.