Lutte contre la pauvreté au cœur des discours religieux

Entre la demande des évêques argentins au président Macri dans un document publié le jeudi 12 mai et le discours du Pape François lors d’une conférence internationale le lendemain, le message de l’église est clair. La pauvreté et la crise migratoire nécessitent l’implication de tous.

 

Les maux de la population argentine

Lors d’une rencontre entre Mauricio Macri et la Conférence épiscopale argentine, ces derniers ont interpellé le président argentin sur la situation sociale en Argentine et « la nécessité de réduire la pauvreté dans le pays ». Les évêques ont appuyé leurs requêtes par un document remis au président le mercredi 11 mai et publié le lendemain. Ils y évoquent les maux de la société argentine tels que la pauvreté, la corruption, l’éducation et les trafics en tous genres. Le document met également en garde face à une possible rupture de la société.

Depuis son arrivée au pouvoir, au novembre dernier, Mauricio Macri n’a pas réussi à améliorer la situation. Au contraire, elle s’est considérablement empirée. En effet, l’Argentine est tombée dans une crise où le taux d’inflation est monté à 40 %. Près de 13,8 millions de personnes vivraient aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Face à cette situation, des ONG et particuliers, notamment des restaurateurs, ont décidé d’installer des « frigos solidaires » sur les trottoirs. Ceux qui sont dans le besoin peuvent venir, n’importe quand et sans faire la queue, prendre leur part.  Ces initiatives sont bien sûr encouragées par les autorités locales, mais la Conférence épiscopale argentine attend plus d’efforts de la part de l’Etat.

 

La pauvreté est un problème moral

Cette demande des évêques argentins est vite renforcée par le discours du pape François ce vendredi matin. Lors d’une conférence internationale organisée par la Fondation Centesimus annus pro Pontifice, le patriarche de l’église catholique romaine s’est étalé sur les problématiques de l’exclusion et de l’inégalité.

Pour le pape, la pauvreté est avant tout un problème moral et non économique. Il n’a pas manqué de dénoncer une économie d’exclusion qui favorise le chômage et qui met à néant l’énergie des jeunes, leur créativité et leur intuition. Le monde des affaires est uniquement orienté vers le profit, alors qu’il devrait prendre part à la lutte contre la pauvreté et le défi migratoire.

Cette exclusion qui creuse l’inégalité concerne toute l’humanité et non quelques villes ou pays. D’où l’importance d’une prise de conscience collective et d’une solidarité globale pour instaurer une économie plus inclusive, équitable et respectueuse de la dignité humaine. Le pape a appelé à ce que la communauté internationale trouve des réponses durables au niveau politique, social et économique.