Syrie : la descente en enfer de la ville d’Alep

La Syrie notamment la ville d’Alep n’est plus que ruine, déluge de feu et chaos. Des infrastructures sanitaires ont été bombardées mercredi 28 septembre 2016. Face à cette catastrophe, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon dénonce des crimes de guerre.

 

Des civils et des enfants martyrisés

300 000 êtres humains ont perdu la vie en Syrie depuis le début de cette atroce guerre. Comme dans tous conflits armés, les enfants, les femmes et les civils sont ceux qui paient les plus lourds tributs. En ce moment, la Syrie se trouve être le théâtre de la crise humanitaire  la plus aiguë que le monde ait jamais connue depuis la seconde guerre mondiale.

Quelques aides humanitaires ont certes été livrées ce week-end par le PAM pour 4 villes assiégées (soit environ 60 000 personnes) mais c’est tellement minime face à l’ampleur du désastre. 250 000 civils sont encore bloqués à proximité de la ville d’Alep. Les attaques aériennes visant Alep continuent pourtant de s’enchaîner. Environ une centaine d’enfants ont été tués depuis la reprise des conflits après la courte trêve, d’après les déclarations de l’UNICEF ce mercredi 28 septembre. Ce dernier a fait également état de 233 enfants blessés et la destruction des hôpitaux n’améliore en rien la situation.

« Les enfants d’Alep sont pris au piège dans un cauchemar », tels sont les mots du directeur exécutif de l’UNICEF pour décrire ce qu’endurent ces petits innocents. Effectivement, aucun soin adéquat n’est disponible pour eux étant donné qu’Alep ne possède plus que 6 petits hôpitaux avec très peu d’équipements sanitaires suite aux bombardements de mercredi. Le calvaire est bien palpable, « les enfants ayant de faibles chances de survie sont trop souvent laissés pour morts en raison des capacités et approvisionnement limités sur place » rapporte le site d’actualité de l’ONU.

La communauté internationale dénonce des crimes de guerre

A peine une semaine s’est écoulée depuis que plusieurs travailleurs humanitaires ont trouvé la mort dans les raids aériens dont le convoi humanitaire des Nations unies et du croissant rouge syrien étaient la cible. Ce mercredi dernier à l’aube, ce sont 2 hôpitaux à Alep qui ont été grièvement endommagés par les attaques aériennes. « Les hôpitaux, les cliniques, les ambulances et le personnel de santé à Alep sont l’objet d’attaques 24 heures sur 24 » selon toujours les informations communiquées par l’ONU. L’association Médecins pour les droits de l’homme rapporte que 95% du personnel médical engagé à Alep avant le début de guerre ont été tués, arrêtés ou décampés. Alors que le nombre des victimes grimpe de façon très inquiétante, l’accès aux soins est de plus en plus difficile.

Révolté, le secrétaire général de l’ONU  Ban Ki Moon a accusé les protagonistes de « crime de guerre » devant le conseil de sécurité des Nations unies. « C’est une guerre contre les prestataires de soins médicaux en Syrie » a-t-il affirmé. Il poursuit « Soyons clairs : ceux qui utilisent des armes de plus en plus destructives savent parfaitement ce qu’ils font. Ils savent qu’ils commettent des crimes de guerre. ». Effectivement, le droit humanitaire international stipule nettement la protection obligatoire de l’ensemble des travailleurs, des infrastructures ou encore des moyens de transport liés à la santé et à l’assistance humanitaire. Avouant que l’ONU a abandonné les habitants d’Alep, Ban Ki Moon appelle donc le conseil de sécurité à agir de telle sorte que les civils et les soins médicaux soient protégés dans les conflits armés et que justice soit faite.

Malgré le désastre humanitaire et les appels à maintes reprises de Washington, la Russie a déclaré aux journalistes aujourd’hui qu’elle ne compte pas cesser sa campagne de  bombardements sur Alep.