Retour alarmant de la fièvre jaune en Afrique équatoriale

Depuis décembre dernier, la fièvre jaune a fait son grand retour en Afrique. Face à l’augmentation croissante du nombre de personnes infectées, l’Organisation Mondiale de la Santé craint une épidémie beaucoup plus grave que les précédentes.

 

Propagation rapide en Afrique

En décembre 2015, une épidémie de fièvre jaune a fait son réapparition en Angola. En quatre mois, le virus s’est propagé dans 21 districts répartis dans sept provinces du pays mais les 70% des cas ont été signalés dans la province de Luanda (capitale angolaise). Au 11 mai 2016, les autorités locales ont recensé 2.267 cas suspects dont 696 confirmés et 293 décès.

Par ailleurs, l’épidémie s’est aussi rapidement propagée dans plusieurs pays voisins dont la République Démocratique du Congo qui a recensé 41 cas confirmés, le Kenya avec deux cas suspectés, l’Ouganda avec 51 cas non encore confirmés, signalés dans sept districts.  De son côté, les autorités de la République populaire de Chine ont rapporté 11 cas importés par des personnes qui rentraient récemment de l’Angola.

Actuellement, le virus n’a pas encore atteint les pays frontaliers comme la Namibie ou encore la Zambie mais le risque de propagation est élevé. Pourtant, aucun de ces deux pays n’a encore été touché par une épidémie de fièvre jaune, ce qui signifie que leur population n’a pas été immunisée.

 

Propagation hors des frontières africaines

Et pire encore, si l’épidémie n’est pas rapidement maîtrisée, elle risque de se répandre au-delà des frontières africaines. Et la Chine, citée ci-dessus le démontre bien. Pourtant, si le virus atteignait un continent aussi peuplé que l’Asie, il serait plus que difficile de le contrôler.

En tout cas, on n’en est pas encore là. D’ailleurs, lors de la réunion de son comité d’urgence sur la fièvre jaune, le jeudi 19 mai dernier, l’OMS a assuré que l’épidémie qui sévit actuellement les pays de l’Afrique équatoriale n’est pas considérée comme une « urgence sanitaire mondiale » .  Néanmoins, l’organisation a souligné qu’il faut la maîtriser rapidement pour éviter que la situation ne s’aggrave. Ainsi, Tarik Jaserevic, le porte-parole de l’organisation, rapporte que 11,7 millions de doses vaccinales ont été envoyées en Angola et affirme que 90% de la population de Luanda ont déjà été vaccinés. Et, de son côté, la RDC a reçu deux millions de vaccins pour limiter la propagation (puisque des cas ont déjà été confirmés).

Par contre, ces pays risquent de se retrouver à court de vaccins si l’épidémie persiste. Il est à rappeler que le prix des vaccins a considérablement augmenté ces dix quinze dernières années. Actuellement, « un vaccin coûte 70 fois plus qu’en 2001 » a indiqué Médecins Sans Frontières dans sa récente étude consacrée à la vaccination dans les pays pauvres.

En rappel, la fièvre jaune est une maladie hémorragique virale transmise par le moustique Aedes Aegypti, le même qui transmet la dengue et le virus Zika. Mais contrairement au Zika, la fièvre jaune possède un vaccin efficace dont une seule dose suffit à protéger pour au moins dix ans.