Zika et microcéphalie : le lien est confirmé

Petit à petit, le doute sur le virus Zika se confirme. Aujourd’hui, c’est l’Institut Pasteur qui vient de publier son rapport d’études concernant les réels risques du virus sur les femmes enceintes.   

 

Un nouveau rapport

Un nouveau rapport vient de confirmer le lien entre le virus Zika et la microcéphalie. Cette fois-ci, c’est une équipe au sein de l’Institut Pasteur qui en apporte les preuves. Dans un rapport publié ce mercredi 16 mars, par la revue médicale The Lancet, ces chercheurs ont réussi à quantifier le risque de cette malformation congénitale.

L’étude s’est basée sur les données recueillies durant l’épidémie de Zika qui a touché la Polynésie Française entre 2013 et 2014 où 66% de la population a été affectée. «Nous avons mené une étude à partir de l’ensemble des dossiers d’aide au diagnostic prénatal établis entre le 1er septembre 2013 et le 31 juillet 2015, soit un effectif de 8.000 femmes. Nous avons identifié huit cas de microcéphalie parmi les naissances au cours de la période d’étude dont sept d’entre eux ont été portés par des femmes qui ont été contaminées par le virus. » a précisé Arnaud Fontanet, professeur à l’Institut Pasteur et Conservatoire national des arts et métiers.

Selon ce rapport, le risque est beaucoup plus important durant le premier trimestre de la grossesse. En effet, si une femme enceinte est contaminée pendant cette période, le risque que son bébé puisse être atteint de microcéphalie est de l’ordre de 1%, soit 50 plus qu’en temps normal.

Même si ce niveau de risque est beaucoup plus faible par rapport aux autres maladies virales comme la rubéole (avec un risque de complication de 38% à 100%), le virus Zika reste tout de même le plus dangereux. Premièrement, parce que l’épidémie semble se propager à une vitesse hallucinante et deuxièmement parce qu’à l’heure actuelle, le virus ne possède ni de vaccins, ni de traitement efficace.

 

D’autres études sont nécessaires…

Ce nouveau rapport vient donc renfoncer la récente étude, établie par des chercheurs des universités Johns-Hopkins (Baltimore), de l’Etat de Floride et Emory (Atlanta) concernant les impacts du virus sur le cerveau du fœtus. Les chercheurs doivent actuellement mener d’autres études pour savoir si la présence des symptômes pourrait aggraver le risque de malformation. Mais, il est tout de même à rappeler que le virus Zika est dans les 80% des cas asymptomatiques.

Etant le pays le plus touché par le virus, Brésil a été le premier à mener des études préliminaires sur ce point. Ainsi, d’après des chercheurs brésiliens, le risque peut atteindre les 22% pour une femme enceinte qui présente des symptômes. Mais cette statistique n’a pas encore été confirmée et reste donc incertaine. Actuellement, plus d’un million de brésiliens ont été affectés par le virus et 745 nouveau-nés présentent une microcéphalie.

En tout cas, ces nouveaux éléments devraient renforcer davantage les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) concernant les précautions à prendre pour les femmes enceintes qui vivent dans l’un des pays affectés par le virus. Ne possédant encore ni vaccin, ni de traitement, le seul moyen pour lutter la propagation du virus est l’élimination des moustiques responsables.